Coffee ? [Libre]

Voilà, on y était.


Enfin, j'y étais. Endhar.
Akywën, un mot qui me faisait frissonner... Ce n'était pas le fait de reprendre les cours ou bien de ne connaître personne dans ce bahut, mais bien le fait de ne plus avoir le matin la voix réconfortante de Papa, qui s'appliquait à ouvrir grand mes rideaux pour laisser entrer le soleil dans ma chambre, avant de déposer un baiser sur mon front. Maintenant, je me réveillais avec l'alarme réveil de mon portable, et ce en grommelant. Superbe moyen de se réveiller, je vous assure. Ce matin, j'avais faillit ne pas me lever; j'attendais de sentir des lèvres se poser sur ma peau avant de daigner ouvrir les yeux. Et ce n'est qu'au bout d'un quart d'heure que je m'étais rendue compte que je n'étais plus à la maison. Je m'étais alors levée en sursaut, parcourant les murs de la pièce de mon regard. Eh nan. J'étais pas dans ma maison près du bois, non. J'étais dans ce foutu établissement. Je soupirais et passais une main dans mes cheveux complètement ébourriffés. J'étais loin d'être du matin... Heureusement qu'aujourd'hui je commençais plus tard. Enfin, j'avais bien pris mon temps pour me doucher, limite dormant à moitié debout sous l'eau chaude qui s'écoulait sur ma peau. J'adorais cette sensation, et j'avais parfois tendance à y rester un peu trop longtemps. C'est avec regret que je tournais le robinet et m'enveloppais dans une serviette épaisse, qui avait encore l'odeur de l'armoire, à la maison. Une fois de retour dans la chambre, j'ouvrais ma valise et sortait un jean complètement déchiqueté au niveau des genoux, un Tshirt noir où était écrit en caractères blancs " SMELLS LIKE TEEN SPIRIT ". Oui, fallait savoir que mon unique dieu était Kurt Cobain... J'enfilais une ceinture d'un rose pétant, alors que mon boxer noir dépassait toujours. Juste pour faire joli la ceinture, dirait-on. Enfin, je m'en contrefichais. Je glissais rapidement mes pieds dans mes vans noires, dont je ne me séparais bien peu. je pris à peine le temps de passer un coup de brosse que mes cheveux reprenaient leur allure décoiffée. Et, saisissant mon sac en bandoulière noir, je sortais de la chambre pour me dirriger vers la salle polyvalente pour prendre le petit déjeuner quotidien.
J'avais mis du temps à trouver le bon chemin, heureusement, je marchais vite.
Si j'étais quelqu'un de très sociable, aujourd'hui, je n'étais pas, mais vraiment pas d'humeur. Je devais m'être levée du mauvais pied... Une fois arrivée à la salle polyvalente qui servais également de cafet, je cherchais de mon regard noisette une table où je pourrais m'asseoir, seule. D'habitude, je me serais assise à une table bondée de monde en m'incrustant avec la discrétion d'une baleine bleue. Enfin, ce matin, je préférais ne parler à personne avant d'avoir bu un bon café. J'allais donc m'en servir un avant de m'asseoir à une table de quatre qui était vide. Je m'assis lourdement sur la chaise, et poussais un soupir avant de boire une gorgée du liquide chaud. Ah, déjà, ça allais mieux. Il était pas aussi bon que celui de Papa, mais bon, on ne pouvait pas tout avoir, n'est-ce pas. Je n'avais jamais aimé manger le matin. Lui, mon père, m'avait toujorus forcé à manger une pomme, au moins. Mais ici, personne pour m'y forcer... Je pouvais me réjouir, mais étrangement, cela m'attristait. Là, j'allais boire mon café, sans que personne ne vienne m'imposer un fruit. Tant pis si à 10 ou 11 heures j'aurais le ventre qui gargouille. Nonchalemment, j'appuyais mon coude sur la table et posais mon menton dans le creux de ma paume, le regard perdu devant moi.
Et, dans mon autre main, la tasse de café. Je tournais la petite cuillère métallique dans le liquide sombre, d'un geste lent et répétitif. Inconsciement, j'envoyais des petite décharges électriques dans le liquide.

Je poussais un soupir, perdue dans mes pensées, et la nostalgie.